vendredi 22 janvier 2010

Des porteurs de masques de Sarkozy interpellés

Bon il faut arreter la, messieurs de la police un peu de serieu, ca fait vraiment ridicule, au moins essayer de cacher cette mascarade de denie de liberte d expression!!!



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Photo : Cyril Dodergny
Des élus jetés à terre et d'autres bousculés par les forces de l'ordre.
Même à quelques jours du carnaval, même pour manifester, fallait pas sortir dans la rue avec un masque de Nicolas Sarkozy ! Hier matin, deux professeurs des écoles qui participaient à la manifestation de Nice (fonction publique, enseignants, La Poste, hospitaliers) en ont fait l'expérience. Alors qu'ils portaient un masque en latex à l'effigie du président de la République et brandissaient une pancarte rappelant des citations de ce dernier dont la célèbre « casse-toi, pauvre... », ils se sont retrouvés entourés par des policiers nationaux sur la place Garibaldi. Qui, désignant pancartes et masques, leur ont reproché une « offense au chef de l'État », un délit effectivement prévu par la loi du 29 juillet 1881.
La suite, c'est Pierre Bernasconi, conseiller régional (PC), qui la raconte :« Les deux instits étaient isolés, tout le cortège étant passé devant eux. Lorsqu'on a vu qu'après avoir donné leurs papiers d'identité, ils allaient être embarqués, nous nous sommes interposés. »
Une belle bousculade
Nous, ce sont les élus communistes. Qui, comme au rugby, vont entrer en mêlée avec les policiers. Au poste de demi d'ouverture, Jacques Victor, conseiller général de Nice. Comme pilier, Gérard Piel, conseiller régional et, en deuxième ligne, sa collègue Adeline Mouton. Des joueurs corrects, ceux qui les connaissent dans leur vie politique peuvent en attester.
Plus quelques syndicalistes, alertés par les cris et venus prêter main-forte. Le match dura quelques minutes. Il fut plutôt viril, avec plusieurs personnes jetées à terre (Pierre Bernasconi, Adeline Mouton) et d'autres bousculées (Gérard Piel).
Au coup de sifflet final, les deux professeurs et Pierre Bernasconi étaient embarqués dans un fourgon que d'autres élus tentaient vainement d'empêcher de démarrer. Au poste !
De leur côté les pompiers évacuaient un blessé côté manifestants qui s'est vu prescrire 8 jours d'ITT à l'hôpital Saint-Roch (1).
Pendant ce temps, la nouvelle de cette triple interpellation avait fait le tour de la manif. Provoquant une indignation générale.
Ainsi, une enseignante d'histoire s'interrogeait à voix haute : « Mais dans quel pays vivons-nous ? La liberté d'expression et de manifester serait-elle remise en cause ? »
À l'heure de la dislocation sur la place Massena, Didier Turini, secrétaire de l'UD-CGT 06, demandait aux participants de ne pas quitter les lieux « avant la libération des camarades ». Il ironisait - « c'est vrai que porter un masque de Sarko, c'est très moche » - et se disait scandalisé par de telles méthodes.
Les interpellés rapidement relâchés
Dans l'après-midi, les élus communistes ont tenu une conférence de presse pour dénoncer « une dérive inquiétante. Cette façon de faire est indigne, la République est en train de mal tourner », estimait Gérard Piel. « Ce matin, la manif était tranquille et joyeuse. Je ne comprends pas cette attitude. Nous sommes des élus, on a l'habitude de discuter avec les policiers. Ils savaient très bien que les profs et les infirmières ne venaient pas pour tout casser. Et si à Nice, ville du carnaval, on ne peut plus porter de masque... »
Résultat de cette action : les deux professeurs ont été relâchés, tout comme Pierre Bernasconi qui, affirmant avoir fait l'objet de menaces au commissariat, a annoncé son intention de déposer plainte aujourd'hui. Dans l'après-midi, la vidéo du match était mise en ligne sur internet. Les communiqués de protestation se multipliaient pour dénoncer « une République foulée aux pieds » et des « atteintes inacceptables aux libertés publiques ». Chez les syndicalistes, on se promettait « de tous venir avec un masque de Nicolas Sarkozy à la prochaine manifestation ».
(1) Interrogée par nos soins, la police n'a pas souhaité donner sa version des faits.
J.-m.ch

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