Le Président a aussi listé ses chouchous à Carolis, ex-PDG de France Télévisions : les Bogdanov, Barbelivien, Lumbroso et Sabatier.
Le règne de Patrick de Carolis à France Télévisions étant terminé (depuis cinq jours), place à la chronique : selon le journaliste du Point Emmanuel Berretta, Nicolas Sarkozy avait dressé à l'ancien PDG une liste des gens qu'il ne pouvait vraiment plus voir dans la petite lucarne. Et, à l'inverse, de ses chouchous. L'information nous a été confirmée par des proches du dossier.
Au mois de juin, Patrick de Carolis était candidat à sa propre succession quand il a rencontré le président de la République en tête à tête. C'est lors de cette rencontre que, selon Le Point, Sarkozy lui aurait dressé la liste de ces indésirables.
Deux animateurs populaires, connus pour être pour le moins sceptiques vis-à-vis du Président, Laurent Ruquier et Patrick Sébastien, viennent en tête. On trouve aussi Eric Zemmour car, selon nos confrères, « l'Élysée souhaiterait qu'il cesse de tirer sur tout ce qui bouge, et notamment sur Nicolas Sarkozy, du haut de sa tribune chez Laurent Ruquier ».
Le patron du Point, Franz-Olivier Giesbert, fait partie des « blacklistés » (il animait l'émission Vous aurez le dernier mot), ainsi que Guillaume Durand, présentateur de L'objet du scandale et ami de Dominique de Villepin avec qui il partage une passion pour l'art contemporain.
Emmanuel Berretta ajoute qu'à l'inverse, Sarkozy a livré à Carolis les noms de ses favoris : Patrick Sabatier, Daniela Lumbroso, les frères Bogdanov, Didier Barbelivien… Tous, dans le privé, sont des amis du président de la République.
Sarkozy demande de déplacer l'émission de Schönberg
Quelques jours avant son arrivée au poste de PDG de France Télévisions, lundi, le successeur de Patrick de Carolis Rémy Pflimlin a déjà remercié la directrice de l'information Arlette Chabot, qui avait subi les foudres de Nicolas Sarkozy à New York.
Difficile de dire si Pflimlin respectera les listes noire et blanche de Sarkozy. Seule certitude, le Président ne cessera pas l'interventionnisme permanent dont il avait fait preuve sous la direction précédente.
L'activisme de Nicolas Sarkozy sur les programmes de France Télévisions était particulièrement patent durant les derniers mois.
Ainsi, selon nos informations, il a un jour convoqué à l'Elysée Patrice Duhamel, le bras droit de Carolis qui avait la haute main sur les programmes, pour lui dire de déplacer Prise directe, le magazine mensuel de Béatrice Schönberg, du mardi au mercredi.
« Il y a autre chose ? », aurait demandé Duhamel. « Non, c'est tout », aurait répondu Sarkozy, avant de congédier le journaliste.
Photo : Nicolas Sarkozy le 25 janvier 2010, sur le plateau du 20 heures de TF1 (Gérard Cerles/Reuters).