jeudi 4 février 2010

Censure du net : Projet de lois en italie


Sacre Berlusconi, doit on y voir les meme raisons en France pour l acharnement anti contenu sur le web?
La collusion entre la politique et les groupes de medias est tres forte en francee, il faut faire tres attention.

Cet article a ete trouvé a l adresse http://www.tdg.ch/actu/hi-tech/silvio-berlusconi-censure-web-2010-01-27


© DR | Le débat fait rage en Italie. Le gouvernement entend soumettre les télévisions qui émettent sur la Toile aux mêmes réglementations que les grands networks classiques, publics ou privés, tels que la Rai ou Mediaset.

DOMINIQUE DUNGLAS | 28.01.2010 | 00:00

Silvio Berlusconi déclare la guerre aux télévisions sur le Web. Par un décret, qui devrait être transformé en loi au cours d’un prochain Conseil des ministres, le gouvernement entend soumettre les télévisions qui émettent sur la Toile aux mêmes réglementations que les grands networks classiques, publics ou privés, tels que la Rai ou Mediaset. Les raisons invoquées sont la protection de l’enfance contre l’excès de violence ou la pornographie ainsi que la défense des droits d’auteur. Le texte de loi concerne aussi bien les Web TV de quartier que les géants comme YouTube ou Facebook. Les providers d’Internet comme Vodaphone, FastWeb ou Tiscali ne seront pas épargnés eux non plus. Ils seront passibles d’une amende pouvant atteindre 150 000 € s’ils autorisent à travers leurs services la diffusion d’œuvres sans le payement des droits d’auteur. Le rôle de gendarme du Web sera confié à l’Autorité garante des communications.
Manifestation à Rome
Ce tour de vis sur la Toile correspond à des préoccupations politiques et économiques de Silvio Berlusconi. Dans un pays où le président du Conseil possède 90% des télévisions privées, dirige indirectement la Rai et détient un empire de presse écrite, de plus en plus d’Italiens utilisent Internet pour accéder à une information indépendante. Et en organisant sur le Web le «No Berlusconi Day», une manifestation qui a réuni à Rome un million de personnes contre le président du Conseil, un groupe d’étudiants a démontré l’efficacité d’Internet dans la lutte politique. En outre, lorsque le «Cavaliere» fut victime d’un attentat en décembre dernier, de nombreux groupes se créèrent sur Facebook pour célébrer Massimo Tartaglia, l’auteur de l’agression. Le président du Conseil avait alors dénoncé une «intolérable incitation à la haine».
Bataille économique
Mais Mediaset, le groupe audiovisuel de Berlusconi, est lui aussi sur le point de se lancer dans la Web TV avec un service Iptv, inspiré de l’américain Hulu, qui fournira films et spectacles payants via Internet. Le «Cavaliere» a donc intérêt à limiter l’offre gratuite qui fera concurrence aux produits de Mediaset. Et dans sa bataille économique, il ne craint pas d’affronter Google. Berlusconi a en effet attaqué devant les tribunaux YouTube, détenu par Google, pour avoir diffusé sans autorisation des fragments de la version italienne du Loft produit par Mediaset. S’il n’a pas eu gain de cause sur les 500 millions d’indemnités qu’il réclamait, le «Cavaliere» a obtenu l’assurance que YouTube ne diffusera plus du matériel de Mediaset.
Reste que, derrière les arrière-pensées de Berlusconi, le débat oppose deux conceptions d’Internet: un espace de liberté totale avec des risques de dérapage ou un média respectueux des droits d’auteur avec ses limites et ses contraintes. Les internautes transalpins veulent défendre leur liberté et ils ont manifesté à Rome le 17 décembre contre «la censure du Net». Et l’Europe semble leur donner raison. La Commission européenne s’apprête à adresser à Rome une communication d’ouverture de procédure d’infraction contre la nouvelle législation.



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