vendredi 26 février 2010

Trois cadres de Google condamnés en Italie pour défaut d'omniscience


On ne voulait pas y croire, et pourtant. Le juge Oscar Magi de Milan a suivi sur le fond les réquisitions du procureur qui avait demandé à la justice de condamner quatre dirigeants de Google à de la prison. Il leur est reproché de ne pas avoir empêché la mise en ligne sur Google Video d'une vidéo montrant un adolescent trisomique maltraîté par de jeunes turinois. La vidéo était restée près de deux mois en ligne, Google l'ayant retirée quelques heures après avoir été notifié de son existence.
Le tribunal a condamné trois dirigeants de Google à six mois d'emprisonnement pour violation de la vie privée, mais les a relaxés du délit de diffamation. Les trois cadres condamnés sont David Drummond, vice président et directeur du service juridique,  George Reyes, ancien directeur financier, et Peter Fleischer, directeur du département de la vie privée de Google Europe. Arvind Desikan, directeur de Google Video en Europe, était uniquement poursuivi pour diffamation et a donc été relaxé.
C'est "une menace sérieuse pour le web en Italie", a immédiatement réagi Google, qui dénonce un jugement qui "attaque les principes-mêmes de liberté sur lesquelles Internet est construit".
"En substance, ce jugement signifie que les employés de plateformes d'hébergement comme Google Video sont responsables pénalement du contenu que des utilisateurs uploadent", résume la firme qui annonce son intention de faire appel. "Les employés de Google appelés au procès n'avaient rien à voir avec la vidéo en question. Tout au long de ce processus ils ont fait preuve de grâce et d'un courage admirable. Il est scandaleux qu'ils aient été soumis à un procès".
Si l'on suit la logique du jugement, Google aurait dû voir avant d'en être informé que la vidéo était à ce point détestable, alors même que 20 heures de vidéos sont publiées chaque minute (!) sur les serveurs de YouTube. Inhumain. Seul un Dieu omniscient ou une armée d'esclaves pourrait tout contrôler.
Google rappelle que la directive européenne sur le commerce électronique protège les hébergeurs, pour peu qu'ils suppriment les contenus illicites après en avoir été notifiés. Ce qu'ils ont fait avec cette vidéo. "Si ce principe est balayé et que des sites comme Blogger, YouTube et en fait tous les réseaux sociaux et n'importe quel forum sont tenus responsables de chacun des contenus qui leur est envoyé (chaque texte, chaque photo, chaque fichier, chaque vidéo), alors le Web comme nous la connaissons cessera d'exister, et beaucoup des avantages économiques, sociaux, politiques et technologiques qu'il apporte pourraient disparaître".
Le jugement devrait plaire en tout cas à Silvio Berlusconi qui souhaite que chaque plateforme de vidéos en Italie soit autorisée par l'Etat.
Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pourNumerama.com

vendredi 19 février 2010

Projet Odebian : un live CD Linux anti-LOPPSI


Société 2.0 -
Odebian et la réponse de la Ligue Odebi au projet de loi LOPPSI. Adopté hier à l'Assemblée nationale (en première lecture), le texte doit encore être examiné par le Sénat. Cependant, pour la Ligue, il n'est pas question d'attendre un hypothique retournement de situation. Le projet Odebian vise à préserver la vie privée et la confidentialité des internautes.
À peine adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale que déjà des outils anti-LOPPSI se mettent en place. C'est le cas de la Ligue Odebi, qui s'est montrée très critique envers le projet de loi portée successivement par Michelle Alliot-Marie puis Brice Hortefeux, en déployant le projet Odebian. Il s'agit d'une distribution Linux basée sur Debian et proposée sous la forme d'un Live CD, le tout "paramétré pour une protection maximale de la vie privée".
Le projet Odebian se veut accessible au plus grand nombre. Grâce au principe du Live CD, il n'est pas nécessaire d'installer quoi que ce soit sur l'ordinateur. Il suffit simplement d'avoir le projet gravé sur un CD et de régler le démarrage de l'ordinateur sur le lecteur plutôt que sur le disque dur. Cependant, pour les plus néophytes en informatique, il sera également possible de lancer le projet grâce à une clé USB.
D'ailleurs, comme l'explique le site du projet, Odebian "devra fournir un système accessible à tous nos concitoyens, madame michu compris. Le genre de truc à avoir dans sa poche afin de pouvoir utiliser de manière sécurisée n'importe quel ordinateur, où que l'on soit sur la planète. Ce qui impliquera de notre part un travail de tests et d'intégration pour fournir un outil simple d'utilisation".
Pour l'heure, le projet en est ses débuts. La Ligue Odebi lance donc un appel à tous les internautes souhaitant participer à Odebian, afin de le rendre le plus efficace possible. Par défaut, Odebian intégrera notamment des outils de chiffrement et cherchera à faire transiter les connexions à travers TOR, un réseau décentralisé oeuvrant pour l'anonymat des internautes. Et puisqu'il s'agit d'un Live CD, l'ordinateur ne conservera aucune trace d'installation.
Rappelons que les principales dispositions sécuritaires concernant Internet touchent le filtrage des sites pédo-pornographiques par les FAI, la mise en place de logiciels espions dans les ordinateurs des particuliers ou encore la création d'un délit d'usurpation de l'identité sur le web. Autant de mesures qui ont provoqué débats et polémiques dans la société civile et dans la classe politique.
Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pourNumerama.com

jeudi 11 février 2010

LOPPSI : le filtrage du net sans juge met le gouvernement dans l'embarras


Société 2.0 -
Alors qu'il avait donné son soutien en commission, le gouvernement a décidé mercredi de ne pas se prononcer sur la nécessité de recourir au juge dans les cas de blocage des sites pédoporgraphiques imposés aux FAI par l'administration. Une reculade due à la division de la majorité, dont une partie souhaite que l'efficacité prime sur l'équité.
Le gouvernement a décidé de botter en touche sur l'un des points de la Loppsi qui soulève le plus de polémique. En commission des lois, Brice Hortefeux avait soutenu l'amendement de Lionel Tardy (UMP)imposant un recours préalable au jugeavant toute mesure de blocage de sites pédopornographiques que pourrait demander l'administration aux FAI. Il prenait acte ainsi de la volonté des sages du Conseil constitutionnel, qui avaient imposé lors de l'examen de la loi Hadopi qu'aucune mesure attentatoire à la liberté de communication ne soit prise sans le contrôle de l'autorité judiciaire. Mais mercredi soir, devant la division de la majorité, le ministre de l'intérieur s'est défaussé.
Lors de la discussion générale, le député et ancien locataire de la place Beauveau François Baroin a demandé au gouvernement de revenir sur la première version du texte, qui permettait à l'administration de fournir directement aux FAI la liste des sites à bloquer, sans contrôle de l'autorité judiciaire. Ce pourrait être fait par l'adoption de l'amendement 8 réctifié déposé par Chantal Brunel (UMP), qui étend au passage les cas de filtrage aux "messages violents ou pornographiques ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine, incluant les actes de torture et de barbarie". Dans ses motifs, la députée explique que "n'importe quel internaute peut être la source du contenu en ligne", ce qui "est un immense progrès, mais est aussi à l'origine de l'apparition d'un porno « amateur » aux contenus particulièrement violents", auquel il faut bloquer l'accès sans recours au juge.
En réponse, Brice Hortefeux s'est dit "réservé" lui aussi "à l'encontre de l'intervention de l'autorité judiciaire pour les contenus pédopornographiques". "Ce qui doit dominer, a-t-il ajouté, c'est l'efficacité opérationnelle". Le ministre a paru partager l'argumentation très curieuse (c'est un euphémisme) de François Baroin, qui expliquait sans rougir qu'il était logique de ne pas passer par un juge en matière de crimes tels que la pédopornographie, alors que c'était normal pour des délits mineurs comme le piratage. On s'en gratte encore la tête.
Au final, le ministre de l'intérieur a fait savoir qu'il s'en remettra "à la sagesse" des députés, c'est-à-dire qu'il ne donnera pas le moment venu de consigne de vote aux parlementaires sur le recours ou non au juge avant toute ordonnance de filtrage.
Pourtant quelques minutes plus tôt, Brice Hortefeux avait paru défendre la place du juge dans le dispositif en assurant que le blocage des sites serait "demandé par l'administration sous le contrôle du juge". Le ministre de l'intérieur a précisé qu'il fallait "naturellement éviter le sur-blocage", qu'il ne fallait "pas mettre en cause la neutralité du réseau", et que les modalités techniques du blocage seraient définies par décret. Avec le double objectif a priori inconciliable d'être à la fois "le moins coûteux possible", et néanmoins efficace.
On peut d'ailleurs sourire de ce désir affiché d'efficacité lorsque le ministre reconnaît lui-même que la plupart des sites concernés sont hébergés à l'étranger, et sont "très mobiles". Le temps qu'une adresse à bloquer soit communiquée au FAI, une nouvelle adresse est déjà utilisée par les pédophiles. Qu'il y ait ou non recours au juge, cette réalité ne changera pas. En revanche, le juge devrait éviter que des sites qui ne devraient pas être bloqués le soient.
Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pourNumerama.com

mardi 9 février 2010

Pour un grand rassemblement contre l’excès de pouvoir

Voila un texte qui resume parfaitement mon point de vue:
source : Jean francois Kahn, http://www.jeanfrancoiskahn.com/Pour-un-grand-rassemblement-contre-l-exces-de-pouvoir_a28.html

Donc Nicolas Sarkozy (qui intervient pratiquement chaque jour à la télévision), mobilisera lundi, une fois de plus, TF1 pendant toute la soirée, sans limites, sans contrepoids ni contradicteur. Il ne sera confronté qu’à ses reflets.
Il répondra autant qu’il voudra aux « questions des Français » comme le font régulièrement Vladimir Poutine en Russie et Hugo Chavez au Venezuela.
Et ça passe comme une lettre à la poste. Même les oppositions politiques, syndicales et médiatiques, ne réagissent quasiment plus. On se fait à tout.
Or, réfléchissons-y un instant : le Conseil Constitutionnel, bien que de droite, ose donner un signe d’indépendance, il est aussitôt stigmatisé, dénoncé et on envisage d’en modifier la composition, le fonctionnement et le rôle. Aux Etats-Unis, reprocher à la Cour Suprême de ne pas être aux ordres, ce serait inconcevable !
Les régions constituent un ultime contrepouvoir ? On concocte donc un nouveau mode de scrutin majoritaire à un tour qui permettrait à l’UMP de contrôler presque tous les Conseils régionaux, même avec 30 % des suffrages contre 60 % pour l’opposition.
Les juges d’instruction représentent un pôle de résistance ? On supprimera les juges, on fera dépendre l’instruction du Parquet, lui-même dépendant du pouvoir politique, et on nomme des amis du président à tous les niveaux de la justice et de la police.
La télévision publique est moins soumise que la télévision privée tenue par des amis intimes du chef de l’Etat ? Nicolas Sarkozy nommera lui-même à la tête des chaînes, et licenciera si besoin, des présidents qui lui devront tout et ne pourront donc rien lui refuser.
France Inter cherche à garder une certaine distance à l’égard du pouvoir ? On explique à l’Elysée, et on fait dire, qu’il va lui falloir changer de ton.
Aucun amendement parlementaire, même voté en première lecture, même défendu par la droite, mais non dûment estampillé par l’Elysée n’est accepté. Jamais. Toutes les demandes de référendum, même concernant la réforme territoriale, référendum qui pourtant s’imposerait, sont rejetées. Et, on refuse toute idée de commission d’enquête sur le scandale des sondages concoctés, payés et distribués par l’Elysée. Les décisions sont prises au sommet, par un seul homme, sans concertation ou débat préalable, ce qui débouche sur des couacs en série. Partout le pouvoir ultra personnel génère une ultra mal gouvernance.
Conclusion : il ne s’agit pas, encore une fois, de lancer un appel à la démission de Nicolas Sarkozy, comme certains internautes l’ont proposé. Il est légitime. Il a été élu démocratiquement. Il dispose d’une majorité parlementaire. Quand il applique son programme, même si on y est hostile, on ne peut pas le lui reprocher. Il n’a ni comploté avec la mafia sicilienne, ni fait livrer à l’Elysée des cargaisons de filles tarifées comme Berlusconi.
Mais pourquoi, en revanche, comme en Italie, les internautes ne se substitueraient-ils pas à des oppositions impuissantes pour appeler, au-delà des clivages partisans (car un gaulliste ou un libéral ne devrait pas être moins choqué qu’un socialiste), à un vaste rassemblement, sans drapeau ni sigle, pour la défense des principes républicains et démocratiques chaque jour un peu plus bafoués. L’affaire Proglio montre ce qu’une mobilisation spontanée peu obtenir.
Je mets la proposition en discussion. Faites passer le message.

Sondages élyséens : c’est indicible

Les sondages concoctés, commandés, payés et distribués par l’Elysée ? Pas touche. La majorité UMP a refusé qu’une commission d’enquêtes se penche sur cette question. Ce qui prouve, de façon désormais indubitable, qu’il y a réellement des réalités inavouables qui doivent absolument rester cachées.
En fait, les parlementaires sarkozystes ont fait pire : ils ont accepté une commission d’enquête à condition qu’il lui soit interdit d’enquêter sur l’Elysée. En revanche, elle aura le droit de s’inquiéter de la façon dont sont utilisés et payés les sondages par la ville de Cergy Pontoise ou le département du Pas-de-Calais. De plus en plus fort.

Mais, qu’est-ce que Dieu a contre Haïti ?

A propos des réactions suscitées par mon titre « Le Christ s’est arrêté avant Haïti » :
La tragédie de Haïti n’interdit évidemment pas de croire en Dieu, mais elle interpelle, en revanche, tous ceux qui professent, en quelque langue que ce soit, ce fatalisme délétère que résume la terrible expression « Inch’Allah ! » : « Dieu l’a voulu ! ».
Dieu a-t-il voulu, par on ne sait quel acharnement, que tous les maux possibles et imaginables, tous, sans exception, systématiquement et depuis cinq siècles, que la terre, le ciel ou les hommes en soient responsables, s’abattent rageusement, sauvagement sur l’île martyre de Haïti, l’une des nations du monde où l’on croit le plus en lui, où on le prie avec le plus d’ardeur ?
Voltaire s’était déjà posé la question, en 1755, après le tremblement de terre qui ravagea Lisbonne et fit 20 000 victimes. Ce n’est pas Dieu créateur, c’est-à-dire démiurge, qui pose problème, c’est le Dieu planificateur et organisateur qui prévoit et réalise. Rendre Dieu responsable de ces injustices inouïes, telle la Shoah qui frappa un peuple déjà, depuis 2600 ans, martyrisé, ou ce tremblement de terre qui donne le coup de grâce à une île, Haïti, qui n’a échappé à aucune des catastrophes universelles, est absurde et dérisoire pour un non-croyant et insupportable pour un croyant. Le seul Dieu possible, au fond, c’est-à-dire le seul Dieu innocent de l’horreur haïtienne, est celui de Spinoza : ce Dieu qui résume en lui-même tout l’équilibre de la nature et qui ne saurait, par conséquent, être à l’origine des atteintes à cet équilibre. Un Dieu qui ne veut rien, irresponsable, et qui n’aurait, au fond, que déclenché le processus qui nous permet, pour échapper au désespoir, de tout attendre de notre propre volonté. Je n’y crois pas, mais je l’accepte.
Dieu a voulu quoi ? L’éradication de la population indienne, l’esclavage de masse, l’invasion coloniale, les guerres civiles impitoyables et réitérées, les coups d’Etat en série, les dictatures ubuesques, la misère, les cyclones, les ouragans, le tremblement de terre ? Et tout cela s’abattant sur l’une des populations des plus chaleureuses, des plus généreuses, des plus créatives et avant-gardistes qui se puisse concevoir.
Victime de toutes les dérives de notre culture, Haïti méritait-elle de subir également toutes les foudres de la nature ? Peut-être Dieu n’en a-t-il pas été informé.

Vendredi 22 Janvier 2010
Jean François Kahn

jeudi 4 février 2010

Cacher ce voile que je ne saurais voir !!!

Notre liberté s arrete ou commence celle des autres!





Le buzz du moment en politique c est la candidature d une femme voilée (Ilham Moussaïd) par le parti NPA d Olivier Besancenot aux élections régionales du Vaucluse.
Première chose je m indigne de la réaction provoqué parmi nos politiques, comme trop souvent a ce jeu, je trouve que c est le M- Jean Marie PEN qui s en sort le mieux en déclarant : "Le foulard, il est islamique quand ce sont des musulmanes qui le portent, quand ce sont des catholiques c'est le foulard catholique. A partir du moment où il laisse apparaître le visage c'est une fantaisie vestimentaire qui n'est pas en soi critiquable". Le PS par l intermédiaire de sa secrétaire nationale Mme Martine Aubry a déclaré qu ils s y seraient opposés ( propos ponderés par M Hamon qui déclare "Nous ne l'aurions pas fait, cela étant dit on n'est pas obligé de s'acharner sur elle". A droite, c est le tollé quasi général...


J ai envie de dire mais bon sang, ou est le probleme si une femme VEUT porter le voile? On peut pas dire que quelqu un l a obligé la, ne serrait ce que par son engagement politique au coté du NPA, on peut voir que cette femme a conscience de ce qu est la liberté de choix. Le rôle de la république dans ce domaine, c est de garantir que PERSONNE ne soit obligé de le porter, mais aussi de garantir aussi la LIBERTÉ de le porter ou pas.


Ce buzz fait bien évidemment echo au recent pseudo debat sur l identité national, ne serrait t il pas plus juste et plus utile d'investir l argent depensé dans des structures permettant au personnes veritablement en etat d esclavage (qui sont forcé de faire quelque chose comme porté une burqa) de pouvoir porter en justice leurs tortionnaires, plutot qu empecher ceux veulent afficher leur attachement religieu ou autre de pouvoir le faire?


Notre liberté s'arrête ou commence celle des autres, comme je disais en titre, ben moi, même étant athée jusqu' à la moelle, ça ne me dérange absolument pas qu'une personne pense a se vêtir d un voile par conviction religieuse ( je trouve ça ridicule, mais autant que de croire qu'un être suprême a créer le monde en 6 jours).


Donc pour finir, j aimerai souhaiter bonne chance a cette jeune femme (Ilham Moussaïd) courageuse pour ca carriere politique, en espérant qu a l avenir qu on entendra plus parler d elle pour sa lutte contre les injustices sociales que pour la façon dont elle se vêtit


deneb1ster

Censure du net : Projet de lois en italie


Sacre Berlusconi, doit on y voir les meme raisons en France pour l acharnement anti contenu sur le web?
La collusion entre la politique et les groupes de medias est tres forte en francee, il faut faire tres attention.

Cet article a ete trouvé a l adresse http://www.tdg.ch/actu/hi-tech/silvio-berlusconi-censure-web-2010-01-27


© DR | Le débat fait rage en Italie. Le gouvernement entend soumettre les télévisions qui émettent sur la Toile aux mêmes réglementations que les grands networks classiques, publics ou privés, tels que la Rai ou Mediaset.

DOMINIQUE DUNGLAS | 28.01.2010 | 00:00

Silvio Berlusconi déclare la guerre aux télévisions sur le Web. Par un décret, qui devrait être transformé en loi au cours d’un prochain Conseil des ministres, le gouvernement entend soumettre les télévisions qui émettent sur la Toile aux mêmes réglementations que les grands networks classiques, publics ou privés, tels que la Rai ou Mediaset. Les raisons invoquées sont la protection de l’enfance contre l’excès de violence ou la pornographie ainsi que la défense des droits d’auteur. Le texte de loi concerne aussi bien les Web TV de quartier que les géants comme YouTube ou Facebook. Les providers d’Internet comme Vodaphone, FastWeb ou Tiscali ne seront pas épargnés eux non plus. Ils seront passibles d’une amende pouvant atteindre 150 000 € s’ils autorisent à travers leurs services la diffusion d’œuvres sans le payement des droits d’auteur. Le rôle de gendarme du Web sera confié à l’Autorité garante des communications.
Manifestation à Rome
Ce tour de vis sur la Toile correspond à des préoccupations politiques et économiques de Silvio Berlusconi. Dans un pays où le président du Conseil possède 90% des télévisions privées, dirige indirectement la Rai et détient un empire de presse écrite, de plus en plus d’Italiens utilisent Internet pour accéder à une information indépendante. Et en organisant sur le Web le «No Berlusconi Day», une manifestation qui a réuni à Rome un million de personnes contre le président du Conseil, un groupe d’étudiants a démontré l’efficacité d’Internet dans la lutte politique. En outre, lorsque le «Cavaliere» fut victime d’un attentat en décembre dernier, de nombreux groupes se créèrent sur Facebook pour célébrer Massimo Tartaglia, l’auteur de l’agression. Le président du Conseil avait alors dénoncé une «intolérable incitation à la haine».
Bataille économique
Mais Mediaset, le groupe audiovisuel de Berlusconi, est lui aussi sur le point de se lancer dans la Web TV avec un service Iptv, inspiré de l’américain Hulu, qui fournira films et spectacles payants via Internet. Le «Cavaliere» a donc intérêt à limiter l’offre gratuite qui fera concurrence aux produits de Mediaset. Et dans sa bataille économique, il ne craint pas d’affronter Google. Berlusconi a en effet attaqué devant les tribunaux YouTube, détenu par Google, pour avoir diffusé sans autorisation des fragments de la version italienne du Loft produit par Mediaset. S’il n’a pas eu gain de cause sur les 500 millions d’indemnités qu’il réclamait, le «Cavaliere» a obtenu l’assurance que YouTube ne diffusera plus du matériel de Mediaset.
Reste que, derrière les arrière-pensées de Berlusconi, le débat oppose deux conceptions d’Internet: un espace de liberté totale avec des risques de dérapage ou un média respectueux des droits d’auteur avec ses limites et ses contraintes. Les internautes transalpins veulent défendre leur liberté et ils ont manifesté à Rome le 17 décembre contre «la censure du Net». Et l’Europe semble leur donner raison. La Commission européenne s’apprête à adresser à Rome une communication d’ouverture de procédure d’infraction contre la nouvelle législation.