jeudi 10 avril 2014

Source : http://www.zdnet.fr/actualites/heartbleed-ramener-la-gestion-des-standards-dans-le-giron-americain-la-pire-solution-39799725.htm

Heartbleed : ramener la gestion des standards dans le giron américain, la pire solution ?

Sécurité : La découverte de la faille Heartbleed, dans OpenSSL, repose la question de l'audit du code des infrastructures critiques. Solution proposée par des spécialistes américains : une supervision gouvernementale. Aïe ?
La faille Heartbleed, révélée hier, occupe depuis le monde de la sécurité. Son ampleur, ses causes, les responsabilités et sa criticité sont toujours l'objet de spéculations, mais il semble d'ores et déjà acté que c'est l'une des plus grosses catastrophes pour OpenSSL et, partant, pour les sites et services très nombreux qui l'implémentent.
N'importe qui ayant un tant soit peu d'intérêt pour la sécurité sur Internet ou le respect de la vie privée - et à ce titre de la navigation, des données personnelles, etc - trouvera un intérêt à la compréhension de Heartbleed. D'autant que la faille est active depuis plus de deux ans et, sans correctif, aurait continué de s'étendre.
Les standards trop concentrés ? 
Il faudra sans doute longtemps pour l'anéantir complètement. Si cela passe évidemment par une phase de développement technique, une distribution du code et une implémentation à tous les niveaux par chaque éditeur de site, de service ou de logiciel, les traces ne pourront être effacées qu'une fois les leçons tirées.
Et la première : faut-il laisser la sécurité d'OpenSSL, une bibliothèque permettant l'implémentation de standards tels que le TLS et SSL, entre les mains d'une seule équipe de quinze personnes ? En posant cette question sur ZDNet.com, il ne s'agit pas de chercher des coupables, mais de réfléchir au mode de déploiement d'une fonctionnalité si critique, voire vitale.
Tant d'utilisateurs, de particuliers, de gouvernements et d'institutions, d'entreprises, d'associations, sont dépendants de ce code, que la question mérite d'être débattue. Et ce, sans préjuger du soin apporté par l'équipe d'OpenSSL à la vérification du code et aux garde-fous posés.
Hier soir sur Twitter, l'expert en sécurité Dan Kaminsky, dans une discussion avec son confrèreThomas Ptaceks'est dit favorable à la supervision indépendante du code des projets importants comme OpenSSL par des entités financées par l'Etat - c'est à dire, l'Etat américain, ce qui posera une nouvelle fois la question de la gouvernance des standards... et également celle des implémentations, puisque Larry Seltzer se dit favorable à une extension.
Son argument est simple : "bien commun, responsabilité commune". Provocateur, jugeront certains courants libertariens et anti-étatiques américains. Provocateur, jugera une autre partie du monde, mais pour d'autres raisons.
La supervision des institutions américaines, fausse bonne idée ? 
L'extension des pouvoirs du NIST (Institut national des standards et technologies) ou d'un autre aurait pour effet, certes, de garantir une révision du code qui ne reste pas entre les mains de quelques-uns - même si, une fois encore, on ne peut pas d'emblée faire ce reproche à OpenSSL.
Cela dit, quelle légitimité pour une organisation américaine, dépendant du gouvernement des Etats-Unis, à l'heure où l'Icann ne sait plus comment sortir de l'embarras de la tutelle américaineet où l'IETF se débat avec les accusations de noyautage par la NSA ?
"Le système pourrait fonctionner grâce à la responsabilité accordée à une organisation externe, peut-être même une entreprise privée, de faire des audits sur les logiciels jugés critiques par une autorité gouvernementale (cela pourrait être le NIST)", précise Larry Seltzer, de ZDNet.com
Admettons. Et de fait, "il n'y aura jamais assez d'argent pour ce genre de choses". Mais le blogueur plaide pour que l'industrie privée ait la possibilité de participer au financement, avec une procédure d'audit publique et transparente.
Matthew Green, professeur en cryptographie, plaide même pour que "les cinq plus grosses entreprises du numérique consacrent un développeur pendant deux ans." Autant de pistes intéressantes qui posent la question des infrastructures critiques : quelles sont-elles, et comment en assurer l'audit ?
On en ajouterait une autre : comment ne pas, une fois de plus, laisser les procédures de création et de validation des standards et des implémentations aux mains du gouvernement et de l'industrie des Etats-Unis ?

dimanche 9 juin 2013

Espionnage : les Etats-Unis prennent des libertés en ligne

L’Agence nationale de sécurité (NSA) est chargée du renseignement électromagnétique aux Etats-Unis.
L’Agence nationale de sécurité (NSA) est chargée du renseignement électromagnétique aux Etats-Unis. (Photo Reuters)

RÉCIT Le «Guardian» et le «Washington Post» révèlent que la NSA collecte des données privées fournies par le réseau de téléphonie Verizon ainsi que par Google, Facebook, Apple et consorts.

Les preuves sont là, et même en couleur et graphiques, comme un ABC de l’espionnage pour les nuls : depuis 2007 au moins, la très secrète National Security Agency (NSA ou Agence nationale de sécurité), chargée du renseignement électromagnétique aux Etats-Unis, collecte directement toutes les données qui l’intéressent sur les serveurs des géants américains d’Internet, révèlent des documents internes confidentiels publiés par le Washington Post et le Guardian.
Les deux quotidiens, américain et britannique, se sont notamment procuré un manuel (41 fiches destinées à être projetées aux apprentis espions) détaillant comment la NSA peut piocher dans les serveurs d’au moins sept grandes entreprises d’Internet pour y extraire tous les fichiers, mails, vidéos, photos ou sons de son choix. Microsoft a été le premier à rejoindre en 2007 ce programme, appelé «Prism» (une allusion savante à un procédé d’optique qui permet de décomposer la lumière), suivi par Yahoo en 2008, Google, Facebook et Paltalk en 2009, YouTube en 2010, Skype et AOL en 2011 puis Apple en octobre, indique une des fiches de la NSA.
«La plupart des communications mondiales transitent par les Etats-Unis», poursuit une autre, expliquant aux agents de la NSA que les communications de leurs «cibles» ont de bonnes chances de passer par le territoire américain, même si elles n’y résident pas. «L’appel téléphonique, le mail ou le tchat d’une cible prendra le chemin le moins cher, pas le plus direct physiquement, et vous ne pouvez pas toujours prédire ce chemin», précise la fiche montrant sous forme de graphique que les Etats-Unis sont bien au cœur de torrents d’échanges avec l’Europe, l’Asie et l’Amérique latine.
«Maturité». La veille, le Guardian avait aussi révélé qu’un des principaux opérateurs téléphoniques américains, Verizon, livrait quotidiennement à la NSA, les relevés téléphoniques de tous ses abonnés. Verizon fournit les numéros des appels nationaux et internationaux, leur date et leur durée, mais pas le contenu des appels, montre une ordonnance secrète, datée du 25 avril et renouvelant pour trois mois (jusqu’au 19 juillet) une demande de remise de ces données. Plusieurs officiels américains ont confirmé ces pratiques, assurant qu’elles sont parfaitement légales et aussi très utiles. Barack Obama les a défendues vendredi, soulignant que ces opérations de surveillance ont toutes été «préalablement autorisées par le Congrès» et s’opèrent sous«strict contrôle» parlementaire et judiciaire.
La surveillance d’Internet, elle, ne vise pas les citoyens américains ni les résidents aux Etats-Unis, mais uniquement le reste du monde, a aussi précisé le Président. «Je me réjouis que nous ayons ce débat, c’est un signe de maturité», a assuré Obama, tout en déclarant que, de son point de vue, ces «modestes empiétements sur la vie privée en valent la peine».
Les sociétés accusées de livrer leurs données à la NSA ont nié les fournir de leur plein gré. Le gouvernement n’a pas «d’accès secret» aux informations privées des usagers, a assuré un porte-parole de Google, expliquant ne transmettre aux autorités que ce que la loi «exige» et examiner «attentivement» toutes les requêtes qui lui sont présentées.«Nous n’avons jamais entendu parler de Prism», a juré un porte-parole d’Apple. «Nous ne donnons à aucun gouvernement l’accès direct aux serveurs de Facebook», a renchéri Joe Sullivan, chargé de la sécurité du plus grand réseau social américain.
Ces écoutes ne sont pourtant pas une surprise pour les experts américains qui ont vu ces dernières années la NSA développer, dans le plus grand secret, des centres géants de stockage et traitement de données (lire Libération du 25 juillet). L’agence, dont le siège est à Fort Meade, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Washington, emploierait plus de 35 000 agents, chargés de ce travail sisyphien de collecte et ratissage des communications du monde entier, mais dans l’opacité la plus totale : même le budget et le nombre d’employés de la NSA sont secrets.
Mal nécessaire. Le caractère massif des écoutes aujourd’hui révélées va enfin permettre un débat public sur ces pratiques, espèrent les défenseurs américains des libertés privées, qui n’ont pas eu beaucoup voix au chapitre ces dernières années. «Le gouvernement américain a mis en place, dans le secret le plus complet, un appareil massif, qui n’a qu’un but : détruire toute vie privée et tout anonymat, non seulement aux Etats-Unis mais dans le monde entier, s’insurgeait jeudi soir sur CNN le journaliste Glenn Greenwald, qui travaille depuis longtemps sur ces questions et a décroché les scoops du Guardian. Il est grand temps que nous ayons enfin un débat sur le type de pays et de monde où nous voulons vivre. L’administration Obama menace et harcèle quiconque essaie d’écrire sur ces sujets. Il est plus que temps que cela prenne fin !»
Dans les rangs démocrates et républicains, plusieurs personnalités déplorent que l’administration dirigée par Barack Obama ait poursuivi là, et même développé, des pratiques souvent dénoncées du temps de son prédécesseur. «Obama réalise le quatrième mandat de Bush», s’est moqué Ari Fleischer, ex-porte-parole de l’ancien président. Les élus spécialistes du renseignement, qui sont depuis longtemps informés de ces écoutes, mais tenus eux aussi au secret, semblent en revanche vouloir plutôt étouffer le scandale. Ils assurent qu’il n’y aurait là rien qu’un mal nécessaire et déjà bien encadré. «Les terroristes nous attaqueront s’ils le peuvent, le renseignement est la seule chose que nous ayons pour les en empêcher», a réagi la démocrate Dianne Feinstein, présidente de la commission du Sénat chargée du renseignement. Ajoutant encore, pour rabattre définitivement les clapets : «Il y va de la protection de l’Amérique.»

mardi 21 mai 2013

Le Sénat vote la fin du CDI et tout le monde s’en fout !

source :http://www.bvoltaire.fr/franckvinrech/le-senat-vote-la-fin-du-cdi-et-tout-le-monde-sen-fout,22801


liberalisme

Franck
Vinrech
Diplômé en lettres.



14 mai 2013, la loi sur « la sécurisation de l’emploi » a été votée au Sénat, par 169 voix contre 33. La fin du CDI et tout le monde s’en moque… Pas une manifestation dans la rue,nada ! Pas le moindre sénateur pendu non plus… Les moutons ne voient pas l’abattoir que l’on construit devant la bergerie.


Le CDI vous préservait des licenciements sauf en cas de « cause sérieuse et réelle ». En clair, à moins d’une faute grave ou d’une inaptitude au travail, la seule chose que pouvait tenter votre patron était de vous pousser au suicide comme chez France Télécom…

Aujourd’hui, le boss pourra vous virer pour avoir refusé de changer de poste, pour avoir refusé de changer de lieu de travail, y compris de l’autre coté de l’Hexagone… Ou simplement s’il vous juge « incompétent » !


Le CDI prévoyait l’impossibilité de baisser votre rémunération sans votre accord. Le boss pouvait demander. Certains ont essayé… 
Grâce à notre Sénat, refuser une baisse de salaire (jusqu’au SMIC) devient un motif valable pour vous faire pointer à Pôle emploi (article 18 de l’accord national interprofessionnel – ANI).


Finalement, c’est quoi cette… chose ? 
Rien de moins que la mise au pas de la France par la Commission européenne en matière de droit du travail et la destruction d’un acquis vieux de 20 ans.
 C’est l’échine courbée jusqu’à la brisure de vertèbres devant l’ultra-libéralisme. Un grand jour pour le MEDEF.


Comme d’habitude, les travailleurs ont été trahis par plusieurs syndicats (CFDT, CFE-CGC, CFTC) puisque cette loi n’est que la retranscription de l’ANI signé entre lesdits syndicats et le patronat le 11 janvier 2013. FO et la CGT l’ont refusé, encore heureux…

Chaque fois que les syndicats parlent des organisations patronales comme« des partenaires sociaux », c’est déjà joué.

 Dans 1984, la dictature décrite par Orwell utilisait des slogans comme: « La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclavage. » 
Tout aussi fort, le hollandisme révolutionnaire ajoute ceci : « La fin du CDI, c’est la sécurisation de l’emploi. »


Au Sénat, les communistes sont les seuls à avoir voté contre.
 Comme à son habitude, l’UMP a botté en touche, intrinsèquement lâche, en choisissant de s’abstenir. Il ne faudra pas les oublier ceux-là non plus, le jour du grand nettoyage au Kärcher de la scène politique.
 Comme à son habitude, c’est le PS qui s’y colle pour faire reculer les acquis sociaux…
Franck Vinrech, le 15 mai 2013

jeudi 25 avril 2013

Isarël : les touristes doivent accepter de montrer leurs mails

Source : http://www.leparisien.fr/high-tech/isarel-les-touristes-doivent-accepter-de-montrer-leurs-mails-25-04-2013-2757677.php



Pour entrer en Israël, désormais, il faut accepter de dévoiler son courrier électronique. Les services de sécurité de l'aéroport de Tel-Aviv sont maintenant légalement autorisés à accéder aux mails des touristes. En cas de refus, ils peuvent leur interdire l'entréesur le territoire israélien, comme l'a expliqué mercredi l'Association pour les Droits civils en Israël (ACRI)


Les détails de cette mesure ont été confirmés par le procureur général Yehouda Weinstein dans une réponse écrite à l'Acri. En juin 2012, l'association avait demandé des clarifications au procureur à la suite d'informations de presse. Celles-çi rapportaient que des responsables de la sécurité de l'aéroport Ben Gourion avaient demandé l'accès aux courriers électroniques des touristes avant de les autoriser à pénétrer en Israël.

Une «intrusion considérable dans la vie privée»

«Dans un courrier datant du 24 avril, le bureau du procureur général a confirmé cette pratique», indique l'ACRI, précisant que cette demande ne serait faite qu'en cas «de soupçons réels» et uniquement avec le consentement du touriste. Sans ce consentement, la conséquence peut-être problématique. Si la personne ne laisse pas la sécurité accéder à ses mails, les autorités peuvent lui refuser l'accès au territoire israélien, selon Acri.

Le procureur met en avant un «accroissement de la menace terroriste» pour justifier la légalité de cette intrusion dans les correspondances électroniques des voyageurs. En revanche, les services de sécurité ne peuvent pas demander le mot de passe d'accès à la boîte mail. L'ACRI qualifie cette pratique «d'intrusion considérable dans la vie privée», puisqu'elle force les touristes à ouvrir leurs boîtes mail afin d'éviter l'expulsion du territoire.
LeParisien.fr 

mercredi 6 mars 2013

Grande emotion en apprenant le deces d Hugo Chavez, passioné defenseur de la dignité democratique des peuples de la Terre.
Je souhaite au peuple Venezuelien de continuer leur marche en avant.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hugo_Ch%C3%A1vez





source :http://www.liberation.fr/monde/2013/03/06/chavez-une-perte-irreparable-pour-l-equateur_886578

Perte irréparable» pour l'Equateur, «profonde tristesse» pour la Colombie

 (Mis à jour: )
Le président vénézuélien Hugo Chavez s'adresse à la foule lors d'un meeting à Caracas, le 23 août 2003.
Le président vénézuélien Hugo Chavez s'adresse à la foule lors d'un meeting à Caracas, le 23 août 2003. (Photo Juan Barreto. AFP)
    RÉACTIONS Les pays d'Amérique du Sud ont été les premiers à s'exprimer après la mort du commandante.
L’Equateur a qualifié la disparition du président vénézuélien Hugo, décédé mardi des suites d’un cancer, de «perte irréparable» pour l’Amérique latine, dans un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères à Quito. Le gouvernement du président socialiste Rafael Correa, un proche allié du dirigeant vénézuélien, a fait part de son «profond chagrin» après l’annonce de sa mort, affirmant qu’il avait été le «chef de file d’un mouvement historique» et un «révolutionnaire mémorable». «Devant cette perte irréparable qui endeuille le peuple vénézuélien et toute la région», l’Equateur exprime «son amitié spéciale qui l’unit au Venezuela», affirmant que l’action de M. Chavez permettra de continuer à «renforcer les liens entre les deux pays et l’intégration latino-américaine»«L’Equateur considère cette perte comme la sienne propre et souhaite au peuple ami du Venezuela les plus grands succès à l’avenir, avec la conviction qu’il saura maintenir et magnifier son histoire, sa révolution, son développement, la fraternité et la solidarité qui caractérise son action», ajoute le communiqué.
La présidente du Brésil Dilma Rousseff a déploré mardi la mort du président vénézuélien Hugo Chavez, évoquant «la perte irréparable d’un grand Sudaméricain», d’un «ami du Brésil»«Nous n’avons pas toujours été intégralement d’accord avec le président Chhavez mais sa disparition représente une perte irréparable. Il était un ami du Brésil et du peuple brésilien», a déclaré Mme Rousseff lors d’une réunion publique.
La Colombie a exprimé sa «profonde tristesse» suite à la mort du président vénézuélien Hugo Chavez, décédé mardi des suites d’un cancer, rappelant qu’il avait apporté un soutien important pour le processus de paix avec la guérilla des Farc. «Nous ressentons une profonde tristesse. Nous avons bien travaillé avec le président Chavez. Je crois que cela a été ces deux dernières années une très bonne relation, nous avons beaucoup avancé», a déclaré la ministre colombienne des Affaires étrangères Maria Angela Holguin, dans un communiqué.
Le président péruvien Ollanta Humala a fait part de sa «profonde douleur» et envoyé ses condoléances à la famille et «au peuple frère vénézuélien», après l’annonce de la mort du président vénézuélien Hugo Chavez, décédé mardi des suites d’un cancer. «Je veux exprimer notre profonde douleur auprès du peuple frère du Venezuela et embrasser avec force la famille de l’ami Hugo Chavez» a déclaré le président péruvien, faisant part de sa «solidarité bolivarienne, sud-américaine et latino-américaine». Depuis le palais présidentiel, M. Humala a souhaité en «ces moments difficiles que traversent les proches du président décédé et les Vénézuéliens en général, l’unité et la réflexion, et que les choses puissent se dérouler de manière pacifique et démocratique». «Nous voulons nous solidariser avec le peuple vénézuélien et la famille de l’ami Hugo Chavez», a-t-il ajouté.
La mort du président vénézuélien Hugo Chavez est «une grande perte»pour toute la région et pour Haïti en particulier, a estimé mardi le ministre haïtien des Affaires étrangères Pierre-Richard Casimir. «C’est une grande perte pour le Venezuela, pour la région et pour Haïti, en raison de la qualité des relations entre les deux pays», a indiqué le ministre. «Je transmets au nom du peuple d’Haïti, mes sincères condoléances au peuple vénézuélien», a de son côté écrit le président haïtien Michel Martelly sur sa page Facebook. Haïti, qui bénéficie du programme PetroCaribe en achetant du pétrole à un prix préférentiel au Venezuela, reçoit aussi une importante aide de Caracas qui finance les principaux projets sociaux lancés en Haïti depuis l’arrivée au pouvoir de Michel Martelly.
Le dirigeant du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon a salué dans la nuit de mardi à mercredi la mémoire du président vénézuélien Hugo Chavez estimant dans un tweet que «ce qu’il est ne meurt jamais». M. Mélenchon a effectué plusieurs voyages au Vénézuéla. En juillet dernier, alors qu’il se trouvait à Caracas il avait estimé qu’il existait«beaucoup de préjugés sur Chavez en Europe» tout en soulignant que, pour lui, la «révolution bolivarienne» était une «source d’inspiration». Il a salué à plusieurs reprises par le passé le «volontarisme politique» de Chavez.
«Amitié et respect au peuple du #Vénézuela qui dit son coeur brisé et ses craintes du retour hardi des injustices et exclusions», a pour sa part posté la ministre de la justice Christiane Taubira sur son compte twitter.
«J’ai appris avec émotion la mort de Hugo Chavez», a déclaré à l’AFP par téléphone l’ancien ministre Jean-Pierre Chevènement. «Je l’ai rencontré il y a dix ans et nous avions immédiatement sympathisé. C’était un homme généreux, animé d’une foi sincère en l’humanité et d’un ardent désir de justice sociale», a poursuivi le président d’honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC). «Il restera dans l’histoire comme celui qui aura su intégrer dans la démocratie vénézuélienne les populations indiennes jusqu’alors tenues en marge», a-t-il rappelé.«Pendant quinze ans, il aura tenu en respect ses adversaires en s’appuyant sur le seul suffrage universel. Puisse le peuple vénézuélien maintenir son héritage !», a conclu M. Chevènement.

mercredi 27 juin 2012

Les Pays-Bas refusent de signer l'ACTA


Julien L. - publié le Mardi 26 Juin 2012 à 09h44 -surl e site Numerama : http://www.numerama.com/magazine/22991-les-pays-bas-refusent-de-signer-l-acta.html

)

Le gouvernement néerlandais a annoncé qu'il renonçait à signer l'ACTA, au moins provisoirement. Il demande des garanties pour s'assurer que les libertés individuelles ne soient pas affectées par le traité. Une annonce qui survient peu après le rejet de l'ACTA par les cinq commissions parlementaires européennes.

Négocié dans le plus grand secret par les diplomates des principales puissances économiques du monde, l'accord commercial anti-contrefaçon va de Charybde en Scylla. Le processus de ratification est gelé dans plusieurs pays européens, le Contrôleur européen de la protection des données a étrillé le traité international et toutes les commissions concernées se sont prononcées pour son rejet pure et simple.
Aujourd'hui, il ne manque plus grand chose pour que tout l'édifice s'effondre. Le vote en session plénière prévu début juillet au Parlement européen sera de ce point de vue déterminant, puisqu'il décidera de l'avenir de l'ACTA sur le Vieux Continent. Tandis que les ultimes manœuvres sont en cours, les Pays-Bas ont indiqué qu'ils renonçaient à signer l'accord.
Signalé par Philippe Astor, le site Future of Copyright rapporte que le gouvernement néerlandais a définitivement choisi de s'opposer à l'ACTA, après les multiples appels en ce sens des parlementaires, au moins jusqu'à ce que la compatibilité du texte avec les précédents accords internationaux soit démontrée. La Cour de justice de l'Union européenne a d'ailleurs été saisie sur ce point, mais son avis ne sera pas connu avant plusieurs mois.
Les Pays-Bas font partie d'un groupe de pays clairement opposés à l'ACTA. En début d'année, les élus hollandais avaient voté une motion dans laquelle ils ont demandé au gouvernement de ne pas signer le traité tant que la démonstration d'un strict respect des libertés individuelles n'a pas été apportée, aussi bien au niveau du droit européen que de la législation néerlandaise.
Un an auparavant, ces mêmes députés avaient demandé la transparence complète autour des négociations ainsi que sur le contenu de l'ACTA. À l'époque, ils estimaient que cette opacité était un frein à la ratification. L'accord commercial anti-contrefaçon prévoit une date limite de signature au 1er mai 2013.

mercredi 18 avril 2012

Les spéculateurs devraient être jugés pour crime contre l’humanité

ALIMENTATION
Jean Ziegler : « Les spéculateurs devraient être jugés pour crime contre l’humanité »
PAR ELODIE BÉCU (19 DÉCEMBRE 2011)

Les ressources de la planète peuvent nourrir 12 milliards d’humains, mais la spéculation et la mainmise des multinationales sur les matières premières créent une pénurie. Conséquence : chaque être humain qui meurt de faim est assassiné, affirme Jean Ziegler, ancien rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation. Il dénonce cette « destruction massive » par les marchés financiers. Des mécanismes construits par l’homme, et que l’homme peut renverser. Entretien.







Basta ! : Craignez-vous que la crise financière amplifie celle de la faim dans le monde ?

Jean Ziegler : Tous les cinq secondes, un enfant de moins de 10 ans meurt de faim. Près d’un milliard d’humains sur les 7 milliards que compte la planète souffrent de sous-alimentation. La pyramide des martyrs augmente. À cette faim structurelle, s’ajoute un phénomène conjoncturel : les brusques famines provoquées par une catastrophe climatique – comme en Afrique orientale, où 12 millions de personnes sont au bord de la destruction – ou par la guerre comme au Darfour. En raison de la crise financière, les ressources du Programme alimentaire mondial (PAM), chargé de l’aide d’urgence, ont diminué de moitié, passant de 6 milliards de dollars à 2,8 milliards. Les pays industrialisés ne paient plus leurs cotisations car il faut sauver la Grèce, l’Italie et les banques françaises. Une coupe budgétaire qui a un impact direct sur les plus démunis. Dans la corne de l’Afrique, le PAM est contraint de refuser l’entrée de ses centres de nutrition thérapeutique à des centaines de familles affamées qui retournent dans la savane vers une mort presque certaine.



Et les financiers continuent de spéculer sur les marchés alimentaires. Les prix des trois aliments de base, maïs, blé et riz – qui couvrent 75 % de la consommation mondiale – ont littéralement explosé. La hausse des prix étrangle les 1,7 milliard d’humains extrêmement pauvres vivant dans les bidonvilles de la planète, qui doivent assurer le minimum vital avec moins de 1,25 dollar par jour. Les spéculateurs boursiers qui ont ruiné les économies occidentales par appât du gain et avidité folle devraient être traduits devant un tribunal de Nuremberg pour crime contre l’humanité.

Les ressources de la planète suffisent à nourrir l’humanité. La malnutrition est-elle seulement une question de répartition ?

Le rapport annuel de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) estime que l’agriculture mondiale pourrait aujourd’hui nourrir normalement 12 milliards d’humains [1], presque le double de l’humanité. Au seuil de ce nouveau millénaire, il n’y a plus aucune fatalité, aucun manque objectif. La planète croule sous la richesse. Un enfant qui meurt de faim est assassiné. Il n’est pas la victime d’une « loi de la nature » !

Au-delà de la spéculation, quelles sont les autres causes de la faim dans le monde ?

Tous les mécanismes qui tuent sont faits de main d’homme. La fabrication d’agrocarburants brûle des millions de tonnes de maïs aux États-Unis. L’océan vert de la canne à sucre au Brésil mange des millions d’hectares de terres arables. Pour remplir un réservoir de 50 litres de bioéthanol, vous devez brûler 352 kg de maïs. Au Mexique ou au Mali, où c’est l’aliment de base, un enfant vit une année avec cette quantité de maïs. Il faut agir face au réchauffement climatique, mais la solution ne passe pas par les agrocarburants ! Il faut faire des économies d’énergies, utiliser l’éolien, le solaire, encourager les transports publics.

Autre élément : le dumping agricole biaise les marchés alimentaires dans les pays africains. L’Union européenne subventionne l’exportation de sa production agricole. En Afrique, vous pouvez acheter sur n’importe quel étal des fruits, des légumes, du poulet venant d’Europe à quasiment la moitié du prix du produit africain équivalent. Et quelques kilomètres plus loin, le paysan et sa famille travaillent dix heures par jour sous un soleil brûlant sans avoir la moindre chance de réunir le minimum vital.

Et la dette extérieure des pays les plus pauvres les pénalise. Aucun gouvernement ne peut dégager le minimum de capital à investir dans l’agriculture, alors que ces États ont un besoin crucial d’améliorer leur productivité. En Afrique, il y a peu d’animaux de traction, pas d’engrais, pas de semences sélectionnées, pas assez d’irrigation.

Enfin, le marché agricole mondial est dominé par une dizaine de sociétés transcontinentales extrêmement puissantes, qui décident chaque jour de qui va vivre et mourir. La stratégie de libéralisation et de privatisation du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a ouvert la porte des pays du Sud aux multinationales. La multinationale Cargill a contrôlé l’an dernier 26,8 % de tout le blé commercialisé dans le monde, Louis Dreyfus gère 31 % de tout le commerce du riz. Ils contrôlent les prix. La situation est la même pour les intrants : Monsanto et Syngenta dominent le marché mondial – donc la productivité des paysans.

Que faire face à cette situation ?

Ces mécanismes, faits de main d’homme, peuvent être changés par les hommes. Mon livre, Destruction massive, Géopolitique de la faim, malgré son titre alarmant, est un message d’espoir. La France est une grande et puissante démocratie, comme la plupart des États dominateurs d’Europe et d’Occident. Il n’y a pas d’impuissance en démocratie. Nous avons toutes les armes constitutionnelles en main – mobilisation populaire, vote, grève générale – pour forcer le ministre de l’Agriculture à voter pour l’abolition du dumping agricole à Bruxelles. Le ministre des Finances peut se prononcer au FMI pour le désendettement total et immédiat des pays les plus pauvres de la planète.

La crise de la dette européenne rend cette position plus difficile à envisager…

Elle complique la situation. Mais la taxe Tobin, quand elle a été proposée par Attac il y a quinze ans, était qualifiée d’irréaliste. Aujourd’hui, elle est discutée par le G20 ! Les organisations internationales sont obligées de constater la misère explosive créée par la hausse des prix des matières premières. Un chemin se dessine. Nous avons un impératif catégorique moral – au-delà des partis, des idéologies, des institutions, des syndicats : l’éveil des consciences. Nous ne pouvons pas vivre dans un monde où des enfants meurent de faim alors que la planète croule sous les richesses. Nous ne voulons plus du banditisme bancaire. Nous voulons que l’État à nouveau exprime la volonté du citoyen, et ne soit pas un simple auxiliaire des entreprises multinationales. Ces revendications créent des mouvements dans la société civile.

La crise ne risque-t-elle pas de provoquer une montée du populisme en Europe, plutôt qu’un nécessaire sursaut des consciences ?

La lutte est incertaine. Le chômage et la peur du lendemain sont les terreaux du fascisme. Mais il y a une formidable espérance à la « périphérie », comme le montrent les insurrections paysannes pour la récupération des terres que les multinationales se sont appropriées au nord du Brésil et du Sénégal, au Honduras ou en Indonésie. Si nous arrivions à faire la jonction, à créer un front de solidarité entre ceux qui luttent à l’intérieur du cerveau de ces monstres froids et ceux qui souffrent à la périphérie, alors l’ordre cannibale du monde serait abattu. J’ai d’autant plus d’espoir que l’écart entre Sud et Nord se réduit, parce que la jungle avance. La violence nue du capital était jusqu’ici amortie au Nord, par les lois, une certaine décence, la négociation entre syndicats et représentants patronaux. Aujourd’hui, elle frappe ici les populations humbles. Il faut montrer la voie de l’insurrection et de la révolte.

Propos recueillis par Élodie Bécu

À lire : Jean Ziegler, Destruction massive : Géopolitique de la faim, 2011, Éditions du Seuil, 352 pages, 20 euros.

Notes
[1] Selon les critères de l’Organisation mondiale de la santé : 2 200 calories par individu et par jour.